Sarajevo, le 17 octobre 2014
Les réalisations du Tribunal et son importance dans le processus de reconstruction des communautés touchées par les crimes de guerre font désormais partie intégrante d’une conférence sur le droit international humanitaire donnée à un groupe d’élèves du lycée no 5 de Sarajevo par le professeur Islam Zulović, dans le cadre du programme d’éducation civique et des droits de l’homme. Liant habilement une grande expérience de l’enseignement à ses connaissances acquises dans le cadre de l’atelier sur le TPIY organisé la semaine dernière pour des enseignants de lycées du canton de Sarajevo, M. Zulović a permis aux élèves de mieux comprendre la signification de la justice pour les victimes et l’importance des procès pour crimes de guerre, notions qui pour eux étaient jusqu’alors assez abstraites.
Au tout début de cette présentation interactive, M. Zulović a demandé aux élèves de se rappeler ce qu’ils avaient appris au sujet des Conventions de Genève et de La Haye, leur donnant des informations supplémentaires sur le génocide et les crimes contre l’humanité constitutifs de violations graves du droit international humanitaire relevant de la compétence du Tribunal.
À l’occasion de cette rencontre dynamique de deux heures, les élèves du lycée no 5 de Sarajevo ont établi des liens clairs entre les travaux du Tribunal et les crimes de guerre commis à Sarajevo, pour lesquels le Tribunal a prononcé sa première peine de réclusion à perpétuité dans le cadre de l’affaire Stanislav Galić, sanctionnant des actes de violence dont le principal objectif était de répandre la terreur parmi la population civile. Reconnaissant le rôle des victimes, les élèves ont également souligné l’importance des témoignages d’expert pour établir la vérité, comme dans le cas du bombardement du marché de Markale, à Sarajevo. À la question de savoir quel était l’objectif des procès pour crimes de guerre, un tiers des élèves ont répondu clairement qu’il s’agissait de « rassembler des informations sur les violations du droit international humanitaire et de donner satisfaction aux victimes des crimes ».
Soulignant l’importance d’évoquer la guerre et les procès pour crimes de guerre auprès du jeune public, Nasiha Nuhanović, une élève, a fait le commentaire suivant : « Il est très important que les gens de mon âge, qui n’ont pas eu à endurer la guerre et les crimes qui y ont été commis, puissent apprendre ce qui s’est passé, en particulier pour être conscients qu’il existe une certaine justice. Aucun crime ne devrait rester impuni, et aucune violation des droits de l’homme ne devrait être ignorée. »
À l’issue de la présentation, M. Zulović a invité Almir Alić, représentant du TPIY en Bosnie-Herzégovine, à faire part aux élèves de son expérience de travail avec le jeune public dans le cadre du Programme de sensibilisation du TPIY, et de la nécessité d’une participation plus active des jeunes au processus d’acceptation du passé.
Vedad Karić, élève de troisième année, a exprimé son soutien au projet et souligné l’importance d’informer les jeunes de ces questions, dans la mesure où « elles ne sont pas assez abordées dans les écoles ».
La présentation d’aujourd’hui constituait la première rencontre dans le cadre d’une série de présentations que M. Zulović prévoit d’organiser pour les élèves du lycée no 5 de Sarajevo et du lycée de Dobrinja.
Emina Čuhara, troisième année, lycée no 5 de Sarajevo :
« Avant d’assister à cette présentation, je savais que des criminels de guerre étaient jugés, mais j’ignorais l’existence de tant d’informations importantes. Je suis particulièrement heureuse d’apprendre que, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le viol commis en temps de guerre a été poursuivi. Pour moi qui suis une fille, c’est vraiment important, car celles qui ont été violées avaient mon âge pour la plupart, et je trouve insupportable d’imaginer qu’une chose pareille puisse m’arriver un jour. »
Segmedina Bjelošević, troisième année, lycée no 5 de Sarajevo :
« J’ai beaucoup aimé cette présentation, que j’ai trouvée très instructive et très intéressante. Je pense que l’on devrait discuter davantage de ces questions afin de résoudre certains des problèmes qui rendent les relations difficiles entre les gens. Il est normalement difficile de parler de génocide et de guerre, mais ce n’est pas ce que j’ai ressenti au cours de cette présentation, et cela m’a beaucoup plu. »
Hana Zeba, troisième année, lycée no 5 de Sarajevo :
« J’ai trouvé très utile de recevoir certaines informations détaillées concernant les procès et les procédures pénales, parce qu’en général il n’y a pas assez d’informations à ce sujet. J’avais quelques connaissances auparavant, mais elles étaient plutôt vagues et incomplètes. J’ai particulièrement aimé le caractère interactif de la présentation, parce que cela nous a permis de participer. »